LE FUTURE PERE
La représentation de l’enfant aujourd’hui a changé comparé à nos aïeux. Il est notre raison de vivre, tout pour nous. Tout, parfois même, notre existence se limite à lui : que ferais-je sans lui ? C’est pour lui que je fais tout ça…c’est ma vie.
The baby, comme le disait FREUD pour lui, pour elle, que d’espoirs, de projets, d’attention : l’enfant est devenu une de nos dernière utopie.
Pourquoi cette représentation?
Contrairement à nos ancêtres aujourd’hui, ce sont souvent dans des cités immenses qu’ils naissent, des lieux urbanisés et pour 99% d’entre eux, à l’hôpital, le père assiste habituellement à cette naissance. La mortalité infantile est de 5 pour 1000, et presque aucune femme ne meurt en couches. Les bébés sont rares 780000 naissance en l’an 2000 et ne naît, dans nos pays développés qu’1,4 à 1,8 enfant par famille, 1,77 enfant par femme en France. Ils naissent de plus en plus tard, les mères ont 29,3 ans à la naissance de leur premier enfant.
Ces bébés naissent dans des familles de plus en plus isolée, éloignées géographiquement et culturellement de leurs parentèles, de leur origine ; des familles de plus en plus réduites : deux ou trois personnes les construisent. S’il est rare, cet enfant est également de plus en plus cher. Précisons : certes cher au cœur de ces géniteurs, mais aussi à leur porte-monnaie. C’est un véritable commerce. Bébé coûte, près de 5793 euros par an selon les chiffres 2001.
LA FUTURE MERE
Avant d’être mère, toute femme a été la fille de son père. Mais toutes filles doivent dénouer un jour ou l’autre le gros nœud qu’elle porte à leur Œdipe.
Confronté à l’interdit de l’inceste, elles ont tourné leur regard et leur désir vers un autre homme. Seulement son homme ne sonne pas du tout comme son père.
Les pères sont des étrangers à demeure pour beaucoup de leur fille. Parce qu’elles savent si peu d’eux, parce qu’elles les connaissent si mal, ces pères qu’elles ont eu, elles sont contrainte de les inventer, un peu, de les imaginer. Cela vaut assurément mieux que de demander à leur compagnon, au futur père de leurs enfants, de se comparer comme ce père qu’elles ont eu, pour se retrouver en terrain connu et s’inscrire dans la fatalité.
De l’avis général, toute mère est la fille de son père. Cela fait de lui, pour elle, un sujet intime s’il en est. Qu’il soit ou non à son goût. Sur ce trajet vers la femme puis vers la mère, on ne peut manquer de le rencontrer. Là à la croisée des routes, le père attend toujours sa fille. Reviennent alors des souvenirs, parfois terribles, parfois nostalgiques, qui peuvent entraver ou faciliter le devenir mère.
La ligné maternelle n’est pas seulement en cause, seul référence à cette future histoire ou vie de mère ; le père et ses aïeux participent à ces remous. Ce qui s’est passé, qui a été vécu, connu, pendant l’enfance de la mère, avec son père, vient ici ouvrir des abîmes ou les combler.