- LES COMPLEXES ET L’IMAGE DU CORPS
Une pensée magique réside en nous, comme une empreinte de notre enfance. Elle nous fait glisser vers une idéalisation du conjoint, tel un enfant qui attend que tout apparaît en ouvrant et en fermant les yeux. Nous attendons que l’autre nous rejoigne dan notre sphère privée sans se l’approprier.
Le plus difficile lorsque je cesse de me laisser définir par l’autre est de savoir ce que je veux. Quelles sont mes priorités parmi mes désirs multiples ? Quel sont mes peurs, mes besoins, mes limites, mes ressources, mes refus ?
Il me faudra repérer mes seuils d’intolérances et de vulnérabilités. Nous avons tous des points fragiles, des zones d’immaturités qui font que devant certain mot, nous vivons l’équivalent d’une blessure.
Ces points résonnent sur des manques situés dans le passé, ils prennent appui et force sur des situations inachevées dont nous avons gardé plus ou moins consciemment, le désir de complétude.
L’apparence physique est l’une des principales de l’estime de soi : accepter physiquement ou se trouver attirant, facilite un rapport confortable à soi-même. A l’inverse, l’insatisfaction à l’égard de son corps, s’avère impliquée dans de nombreuses souffrances psychologiques .Mais, en fait, ce n’est pas tant l’apparence physique réelle que l’apparence supposée qui compte. Car deux phénomènes distincts coexistent :
comment je suis en vrai (comment les autres me voient réellement)
comment je me vois (comment je pense que les autres me voient)
Les complexes engendrent une forme de souffrance et d’handicap assez discrète, mais bien réelle. Les sujets complexés voient leurs doutes se réveiller dans certaines circonstances. Plage, piscine ou rapport sexuels, pour les complexes physiques : réception « chic » ou rencontre avec des personnes supposées « supérieures », pour les complexes sociaux. Leur doute dans le domaine en question se transforme dés lors en doutes sur leur valeur globale en tant qu’individu et les poussent à se tenir en retrait pour ne pas se faire remarquer. Ils ont aussi tendance à sur attribuer leurs difficultés à leurs carences supposées (personne ne s’intéresse à moi car je suis trop moche) alors que, plus souvent, leurs problèmes découlent justement de leur attitude de retrait ou de mise à distance d’autrui.
Les complexes viennent de différentes origines; famille, le désir de perfectionnisme, la société….
Au lieu d’incriminer l’autre, de le remettre en cause de m’épuiser sur lui, je peux ainsi mieux m’occuper de moi. Reconnaître ses sentiments réels n’est pas facile, ils sont souvent cachés derrière des écrans de survie, de croyance, d’image de soi et de défense rigide.
Avant de négocier avec un autre, j’ai à négocier avec moi-même avec mes peurs, mes désirs, mes ressources et mes limites. Sans cela, je risque de mettre le choix entre les mains de l’autre, de le mettre lui, devant des faux choix